Modélisation

de l'expérience d'un enfant dans l'espace numérique

 

 

 

 

L’expérience d’un enfant dans l’espace numérique est singulière à cet enfant. Nous avons créé un modèle qui permet d’identifier différents aspects à prendre en considération pour analyser les usages numériques d’un enfant et les impacts de ses usages.

Tous nos travaux sont basés sur cette matrice de lecture et l’enrichissent dans un processus dynamique.

La modélisation des usages (cadre gauche du schéma ci-dessous) prend en considération la singularité de l’enfant (contexte interne), son environnement (contexte externe), la nature de son engagement dans les nouvelles technologies et son niveau d’exposition.

Tous ces paramètres se combinent et interagissent pour générer tous types d’impacts (cadre droit du schéma ci-dessous), qu’ils soient positifs ou négatifs sur la santé physique et/ou psychique de l’enfant, sur ses apprentissages, son éducation, ses relations sociales, etc.

études relatives aux USAGES

1 – L’individualité de l’enfant

Il s’agit ici de prendre en compte l’individualité de l’enfant. Chaque enfant est singulier, a ses “caractéristiques” spécifiques : son âge, son caractère, ses centres d’intérêt, etc.

2 – L’environnement de l’enfant

Les paramètres peuvent être d’ordre :

  • Matériel, en référence à l’ensemble des appareils numériques auxquels l’enfant a accès,
  • Humain, citons par exemple :
    • La structure familiale : la famille peut être nucléaire, monoparentale, recomposée, adoptive
    • La catégorie socio-professionnelle des parents
    • La taille de la fratrie et le rang de l’enfant
    • Le style d’éducation, les actions parentales, notamment pour réguler les usages numériques.

3 – La dose (niveau d’exposition)

La nature de l’engagement dans les nouvelles technologies et le niveau d’exposition de l’enfant est le troisième ensemble de notre modèle. C’est ici que nous retrouvons la notion de dose, qui correspond par exemple au temps d’écran, qui est certes un sujet important, avec des impacts potentiellement dommageables pour la santé de l’enfant (par exemple, problèmes liés à la sédentarité, myopie), mais qui doit être corrélé à la notion de contenu, car à temps égal, travailler ou lire des livres sur une tablette, n’aura pas le même impact que de jouer sur une console de jeu ou de visionner de manière passive des vidéos sur Youtube.

4 – Les facteurs de déclenchement et de renforcement

Il existe aussi ce que nous appelons des facteurs de déclenchement et de renforcement qui sont les mécanismes qui nous conduisent à utiliser toujours un peu plus les écrans. Ces mécanismes sont souvent regroupés sous le terme d’économie de l’attention.
Ce sont par exemple les algorithmes de profilage qui déclenchent automatiquement la vidéo suivante, ou encore, dans les réseaux sociaux, qui nous suggèrent de nous connecter avec tel ou tel nouvel ami, pour interagir toujours plus, et nous retenir le plus longtemps possible. Car mieux analyser nos comportements permet à l’algorithme d’affiner notre portrait robot pour nous adresser des publicités encore plus ciblées. Un parent peut accepter que ses usages personnels soient analysés, mais peut-on accepter qu’un enfant soit ciblé comme un adulte ? Par ailleurs, il n’a pas la maturité cognitive pour réguler ses usages.

études relatives aux impacts

Les impacts positifs et/ou négatifs

L’étude des usages numériques des enfants est complexe. Pour se tenir à distance du piège manichéen des discours « pro » ou « anti-écrans », nous avons besoin de comprendre comment les usages numériques sont sous-tendus par des facteurs d’impacts et d’exposition, dont la variabilité dans la situation singulière de chaque enfant, engendrera des impacts positifs et/ou négatifs sur sa santé physique, mentale et ses relations sociales. Nous en avons proposé une modélisation, qui irrigue nos réflexions, nos travaux, nos propositions.

Dans une approche scientifique, les objectifs des études relatives aux usages, devraient donc porter sur l’analyse de ces facteurs d’impacts ainsi que sur les facteurs d’exposition.

Au final, cette connaissance scientifique doit permettre d’apporter des solutions concrètes aux parents et à leurs enfants.